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Des responsables européens testés positifs aux PFAS

Des riverains des usines chimiques aux plus hauts responsables européens, personne n’échappe aux « polluants éternels ». Onze acteurs politiques ont accepté de se prêter à une analyse biologique en donnant quelques gouttes de leur sang aux ONG Bureau européen de l’environnement (EEB) et Chemsec. Tous, sans exception, présentent des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans leur sang, selon des résultats rendus publics mercredi 31 janvier.
Parmi eux, Frans Timmermans, ancien vice-président de la Commission chargé du Pacte vert. Sur treize PFAS recherchées, sept ont été mesurées dans son organisme, tout comme dans celui des autres volontaires. En réaction à cette campagne d’analyse, le Néerlandais demande que soit mis « un terme aux émissions de ces déchets légalisés » et encourage l’Europe à « interdire totalement l’utilisation de ces produits chimiques ». « Nos citoyens doivent être protégés », dit-il. Un projet d’interdiction à l’échelle européenne de cette famille de produits chimiques ultratoxiques, appelée « restriction universelle », devrait aboutir en 2026.
Disséminées dans l’environnement par les usines qui les produisent, employées dans une myriade d’applications – des revêtements antiadhésifs aux imperméabilisants en passant par les batteries de véhicules électriques – les PFAS ne se dégradent pas dans la nature et sont là pour toujours.
Une exposition à ces substances a été reliée à des cancers, des troubles cardiovasculaires et thyroïdiens, à l’infertilité et à des perturbations du système immunitaire. L’une d’elles, le PFOA (acide perfluorooctanoïque), vient d’être reconnue cancérogène pour l’humain par le Centre international de recherche sur le cancer des Nations unies en raison d’un niveau de preuves suffisant pour les cancers du rein et celui des testicules.
Respectivement interdits dans l’Union européenne en 2020 et 2009, le PFOA et le PFOS (acide perfluorooctanesulfonique) ont été systématiquement détectés dans le sang des onze responsables testés dans le cadre de cette campagne.
« Cela prendra sans doute encore du temps avant que les PFAS ne soient totalement remplacés, mais c’est la bonne manière de procéder », a déclaré pour sa part Margrethe Vestager, la vice-présidente de la Commission chargée de la concurrence. Elle a accepté de faire ce test, dit-elle, pour contribuer à la « prise de conscience » du public. Outre M. Timmermans et Mme Vestager ont également été testés une troisième vice-présidente, Dubravka Suica (chargée de la démocratie et de la démographie), le commissaire pour l’environnement Virginijus Sinkevicius, la directrice de l’Agence européenne pour l’environnement, ainsi que six eurodéputés.
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